Notre Dame de Pellevoisin
Tout a commencé en 1875 lorsqu’une jeune femme atteinte d’une infection incurable, Estelle Faguette, se décide d’écrire à la Sainte Vierge. Oui, vous lisez bien, elle décide de prendre sa plus belle plume et rédige une lettre qu’elle destine à la Sainte Vierge afin qu’elle lui apporte la guérison et la protection de sa famille.
Travaillant depuis déjà plusieurs années au service des La Rochefoucauld, elle dépose cette lettre dans la grotte de Montbel proche du château de la célèbre famille.
Aussi incroyable que cela puisse être, la Vierge Marie lui « répond » au travers de quinze apparitions qui se feront entre février et décembre 1876. Elle « parle » avec la jeune Estelle Faguette et lui ouvre les voies de la sainteté et lui délivre un message de paix, d’amour et de miséricorde.
La comtesse de la Rochefoucauld apprenant cela, se passionne pour l’affaire et s’y investit à plein. C’est ainsi qu’elle interpelle à de nombreuses reprises l’archevêque de Bourges, Charles-Amable de Latour d’Auvergne-Lauraguais, Archevêque de Bourges de décembre 1861 à septembre 1879, qui, finalement autorisera le culte à Notre Dame de Pellevoisin. A daté de ce moment, la chambre d’Estelle sera transformée en chapelle.
Mais qui était Estelle Faguette ?
Elle voit le jour le 12 septembre 1843 à Saint-Memmie, petite commune du département de la Marne. Son père possède une auberge et une carrière de craie à Châlons-Sur-Marne de nos jour rebaptisée Châlons-En-Champagne. Un revers de fortune ruine la famille, et les oblige à partir pour Paris où la famille s’installe.
Estelle à l’âge de quinze ans contracte une maladie mal diagnostiquée et dont nous ne savons rien de précis de nos jours, mais cette affection ne sera pas sans conséquence dans l’évolution de la santé de la jeune fille.
Peut-être est ce en raison de cette affection et de sa propre fragilité qu’Estelle ressent une grande empathie pour les malades et les pauvres qu’elle rencontre. Cette compassion, lui fait comprendre qu’elle doit consacrer sa vie aux autres et à Dieu ; c’est ainsi qu’elle rentre au noviciat des Augustines hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Paris en 1860, elle n’a alors que dix-sept ans.
Mais le sort s’acharne sur la jeune Estelle qui déjà de santé fragile est victime en 1863 d’une terrible chute dans un escalier. Cette chute lui laissera un handicap important du genou, l’obligeant à devoir renoncer à sa vie religieuse avant même d’avoir pu prononcer ses vœux.
Probablement par le biais des Augustines Hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Paris, elle entre au service de la comtesse de La Rochefoucauld en 1865. Tout d’abord embauchée pour réaliser de petits travaux de couture, elle devient domestique, puis remarquée et prise sous l’aile de la comtesse, elle en devient sa femme de chambre particulière.
Elle accompagne la comtesse et la famille de La Rochefoucauld dans tous leurs déplacements et leurs voyages, c’est ainsi qu’elle découvre le château de Montbel, fief de la famille parentale de la comtesse, à trois kilomètres de Pellevoisin.
Sa propre situation étant devenue stable, elle fait venir ses parents auprès d’elle, alors complétement ruinés, qu’elle aide de son mieux malgré ses petits revenus.
Mais le sort s’acharne sur Estelle de constitution fragile, à 32 ans elle est atteinte d’une péritonite chronique qui finit par devenir tuberculeuse entrainant une grave infection de l’estomac et des poumons. En août 1875 ; le professeur Bucquoy de la faculté de médecine de Paris, alors quéri par la comtesse de la Rochefoucauld, la déclare définitivement perdue et décide de la renvoyer au château de Montbel après l’avoir soigné à Paris.
C’est de retour à Montbel qu’Estelle décide d’écrire sa lettre à la Vierge Marie. Trop affaiblie pour la porter elle-même, elle demande à sa meilleure amie de la déposer dans la grotte que la famille de la Rochefoucauld a fait construire dans le parc du château et qui est une réplique de la fameuse grotte de Lourdes. Elle la rédige ainsi : « Accordez-moi donc, de votre divin Fils, la santé de mon pauvre corps pour sa gloire. Regardez donc la douleur de mes parents : vous savez bien qu’ils n’ont que moi pour ressources »
Mais son état de santé continu de se dégrader, devant ce constat, Estelle est ramenée auprès de ses parents dans une maison proche de l’église de Pellevoisin que la Comtesse de la Rochefoucauld a mis à leur disposition. Son état devenant dramatique, un médecin se rend à son chevet et déclare qu’il ne lui reste que quelques heures à vivre, nous sommes le 14 février 1876.
C’est alors que l’incroyable se produit ! Estelle prétend voire la Vierge qui lui parle ! Alors que le médecin, le docteur Hubert, ne lui donnait que quelques heures à vivre, Estelle continue à recevoir « les visites » de la Vierge de ce jour, 14 février 1876, au 8 décembre de la même année. Elle affirme que la Mère de Jésus lui demande de faire diffuser le scapulaire du Sacré Cœur.
Estelle Faguette vivra jusqu’au 23 août 1929, soit jusqu’à l’âge de 86 ans ! Elle quittera sa chambre de Pellevoisin mais y reviendra régulièrement, prétendant toujours y voir des apparitions de la Vierge Marie.
Bien que l’Eglise ne se soit toujours pas prononcée sur la « Sainteté » d’Estelle, elle autorisera et encouragera les pèlerinages et les dévotions à Notre-Dame de Pellevoisin.
Ce n’est qu’en 2018 qu’un procès en béatification est demandé pour Estelle.
Estelle Faguette est inhumée dans le cimetière de Pellevoisin.
Pellevoisin se trouve à :
282 Km de Paris
158 Km d’Orléans
96 Km de Tours
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