Maître Philippe de Lyon
Philippe de Lyon, de son vrai nom, Nizier Anthelme Philippe, naît le 24 juillet 1849, dans un petit village du Cantal, Polminhac, au cœur des montagnes du Massif central.
Loin des feux de la rampe, ce futur guérisseur semble prédestiné à une vie de mystère. Dès son plus jeune âge, il donne des signes étranges de capacités hors du commun, une aptitude à toucher l’âme des êtres humains et à les apaiser d’une manière que nul ne saurait expliquer. Mais c’est dans les profondeurs de son être, porté par une foi profonde et une spiritualité immense, que naît le véritable Maître Philippe. Il est un homme dont les pouvoirs ne se limitent pas aux frontières du monde visible. Au contraire, il semble baigner dans un univers où les lois de la nature sont sans cesse redéfinies.
Les Guérisons Miraculeuses : Un Pont Entre Ciel et Terre
C’est dans la guérison que Maître Philippe se révèle le plus. Loin de l’érudition des médecins traditionnels, il est perçu par ses disciples comme un être exceptionnel, guidé par des forces invisibles, qu’il met au service du bien-être des corps et des âmes. Par des gestes simples, par des mots murmurés comme des prières, il semble faire naître des miracles. Le regard empli de douceur, il impose ses mains sur les malades, et les plus incurables des maux disparaissent, comme par enchantement.
Les Relations Étonnantes avec l’Impératrice de Russie et Papus
Le mystère de Maître Philippe ne se contente pas de se déployer dans le silence des guérisons locales. L’Impératrice de Russie, Alexandra Feodorovna, lui témoigne une dévotion particulière.
Ce lien entre la Russie impériale et le guérisseur lyonnais reste entouré de secrets. Il est dit que l’impératrice, en quête de guérison et de réconfort spirituel, sollicita son aide. Des lettres mystérieuses, jamais publiées, circulent encore dans les cercles ésotériques, indiquant que Maître Philippe aurait eu des échanges privilégiés avec la cour impériale, bien qu’aucune trace formelle ne subsiste de cette relation.
Le passage de relais vers Raspoutine : mythe ou réalité ?
Maître Philippe prédit, selon certains récits ésotériques, que :
« un autre après lui viendra pour leur parler de Dieu »
Ce « autre » est souvent identifié à Grigori Raspoutine. Plusieurs sources rappellent que, après le départ de Philippe de Russie, c’est Raspoutine qui gagne la faveur cultivée pour les guérisons et l’influence spirituelle auprès du tsar et de l’impératrice.
Il n’existe pas de preuve formelle que Philippe et Raspoutine se soient rencontrés, ou que l’un ait formé l’autre : la relation relève plus du symbolique que du concret d’après les archives connues. Toutefois, l’idée d’une « succession » mystique est bien présente dans l’iconographie ésotérique entourant ces personnages.
Ainsi, Philippe aurait été « remplacé » à la cour russe — sous la pression de factions opposées ou en raison d’un discrédit croissant — et Raspoutine est apparu comme le nouveau « guérisseur-conseiller » du tsar.
Cette transition, qu’elle soit historique ou légendaire, demeure l’un des nœuds fascinants de l’énigme.
La chute et l’héritage immatériel
Sous les attaques de la presse, la surveillance policière accrue, les jalousies, Maître Philippe regagne la France. On raconte qu’il quitta la Russie forcé par diverses pressions — sa présence à la cour était vue comme dangereuse par l’Église orthodoxe et par des cercles politiques.
Le décès de sa fille Victoire en 1904 et son propre départ peu après renforcent l’aura mystique de son existence.
En parallèle, le célèbre occultiste Papus (Gérard Encausse), figure de proue du mouvement rosicrucien et théosophique, croise le chemin de Maître Philippe.
Ce dernier, avec son esprit affûté et ses capacités exceptionnelles, semble incarner une figure initiatique, une sorte de guide spirituel bien au-delà des théories ésotériques. Leur rencontre serait un moment clé dans l’histoire des sciences occultes, Papus cherchant à comprendre les mystères de l’âme humaine à travers l’expérience directe de Maître Philippe. Ce dernier ne parle jamais de ces rencontres, laissant planer une aura de mystère.
La Mort : La Fin ou l’Au-Delà ?
Maître Philippe meurt le 2 janvier 1905 à Lyon. Mais son départ ne signe pas la fin de son influence. Nombreux sont ceux qui croient que sa présence perdure au-delà du voile de la mort, qu’il continue d’influencer les âmes et de guider ses disciples dans les royaumes invisibles. Sa mort semble marquer la clôture d’une époque, mais son héritage ésotérique reste plus vivant que jamais. De nombreuses personnes se sont attelées à préserver sa mémoire et à répandre ses enseignements.
Il est fascinant de noter que Maître Philippe n’a jamais cherché à construire un mouvement autour de lui. Il se contentait de transmettre des vérités simples, mais profondes, parlant de l’amour divin, du pardon, de la guérison de l’âme et du corps, loin des dogmes. Il apparaissait comme un être d’exception, habité par une sagesse ancienne qui échappait à la logique ordinaire. C’est sans doute cela qui fait de lui un personnage aussi mystérieux et captivant, une figure plus proche des saints des premiers siècles que des guérisseurs modernes.
Une Légende Éternelle Maître Philippe demeure une énigme que l’Histoire peine à résoudre. Et c’est peut-être cette incertitude, ce mystère flottant autour de sa vie, qui fait de lui une figure immortelle. Son nom, murmuré dans les salons parisiens ou dans les couloirs de la cour impériale de Russie, traverse les âges. Ceux qui l’ont connu, ceux qui l’ont croisé, ont tous laissé des témoignages fascinants de son œuvre. Mais, en fin de compte, la plus grande question reste sans réponse : Maître Philippe était-il un homme ou un messager divin ? Les mystères de son existence nous invitent à dépasser notre vision du monde et à ouvrir les portes du spirituel, là où seule l’intuition guide les âmes
